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L'interprète de l'écrit est un professionnel dont le travail consiste à sous-titrer en temps réel les propos tenus à l'oral par une personne, dans le but de rendre la communication accessible aux personnes sourdes, devenues sourdes ou malentendantes. Ainsi celles-ci peuvent suivre et comprendre les différents échanges en temps réel, de façon fluide.
L’interprète de l’écrit peut exercer sa profession en présentiel bien que dans la majorité des cas, il l'exerce à distance.
Cet article a été écrit en partenariat avec la Scop Le Messageur.
Les interprètes de l’écrit peuvent être sollicités dans de nombreux cas :
©Le Messageur
Il existe différentes techniques permettant de réaliser un sous-titrage à la vitesse de la parole :
• le respeaking,
• la vélotypie,
• et la sténotypie.
Le respeaking est un système de dictée vocale. Il consiste à répéter le discours d’un orateur en même temps que celui-ci parle afin de l’afficher à l’écrit. Il implique l'utilisation d'un système de reconnaissance vocale pour convertir la parole prononcée en texte écrit. Ce-dernier apparaît ensuite à l’écran sous forme de sous-titres en temps réel. C’est la technique de sous-titrage en direct la plus récente.
Très précise et réactive, elle est très utilisée par les chaînes de télévision car elle permet d'obtenir des sous-titres en direct de qualité. La complexité cognitive de la tâche est loin d’être mécanique et nécessite l’apprentissage de bon nombre de stratégies et un entraînement rigoureux.
La vélotypie et la sténotypie se basent sur l’utilisation de claviers spécifiques, l’un syllabique et l’autre, phonétique. À noter que le terme vélotypie s’est largement imposé pour désigner le sous-titrage en direct, quelle que soit la méthode utilisée.
Pourtant, il est essentiel de privilégier le terme "sous-titrage en direct" pour reconnaître et valoriser l'ensemble des méthodes utilisées.
→ Plus d'informations sur la vélotypie.
L’interprète de l’écrit a besoin de différents types de matériel pour exercer son métier :
• un ordinateur portable équipé d'un logiciel de sous-titrage en temps réel, (Dragon, pour le respeaking, est une application de reconnaissance vocale avancée). Il permet aux interprètes de l’écrit de dicter du texte et de contrôler leur ordinateur à l'aide de commandes vocales.
• Un ou plusieurs écrans supplémentaires pour un travail plus confortable,
• Un casque audio (afin d’entendre les propos tenus par les différents orateurs),
• Une connexion Internet stable pour transmettre les sous-titres en temps réel sans coupures inattendues.
• Un clavier d’ordinateur conçu pour la frappe rapide.
• Un fauteuil / chaise de bureau confortable pour permettre la position assise sans douleur pendant plusieurs heures.
Selon les techniques utilisées (vélotypie, sténotypie ou respeaking), le professionnel peut avoir besoin d'un clavier spécialisé (ou d’un simple clavier AZERTY) et d'un microphone pour la reconnaissance vocale.
En conclusion, le matériel utilisé par l'interprète de l'écrit va dépendre des techniques qu'il utilise, de son environnement de travail et de ses préférences personnelles.
À l’heure actuelle, il n'existe pas de diplôme d'État pour devenir interprète de l’écrit en France, seulement des formations dispensées par des écoles ou des entreprises privées.
→ Consulter la fiche métier "Interprète de l'écrit" de l'Onisep
Le métier d'interprète de l'écrit requiert différentes compétences et qualités :
- avoir une bonne mémoire,
- avoir une grande capacité de concentration,
- une excellente dextérité au clavier,
- faire preuve d’une grande adaptabilité et réactivité.
Être interprète de l’écrit, c’est aussi être ouvert d’esprit, curieux et féru de culture générale.
La maîtrise de la langue française (ou d'une langue étrangère pour un sous-titrage dans une autre langue) et de l'orthographe est également essentielle.
Le quotidien de l'interprète de l'écrit est très varié, car il peut intervenir dans de nombreuses situations où une personne sourde, devenue sourde ou malentendante a besoin d'accéder à l'information.
L’interprète de l’écrit doit prévoir un temps de préparation avant toute mission de sous-titrage pour connaître les noms propres, le nom des intervenants, les termes techniques, les sigles et les abréviations spécifiques au secteur d’activité qui fera l’objet de son intervention. Cette préparation peut nécessiter plusieurs heures de travail.
Pendant la prestation, l’interprète de l’écrit doit rester extrêmement concentré afin de réagir aux potentiels problèmes techniques (instabilité d’une connexion Internet, bugs informatiques…). Il doit également faire preuve de concentration pour transcrire les propos de certains orateurs qui ont un débit de parole très rapide et/ou des spécificités orales du langage (accents, tics de langage, difficultés d’élocution...).
Une fois la prestation réalisée, l’interprète de l’écrit remet le fichier texte du sous-titrage au client ou au bénéficiaire de la prestation. Il permet à la personne malentendante de retrouver une trace de l’ensemble des propos. Il comprend cependant de nombreuses pages et n’est pas toujours pratique pour servir de base à la rédaction d’un compte-rendu. Ce document est ensuite détruit par l’interprète de l’écrit, dans le respect du RGPD – Règlement général sur la protection des données, qui protège les données personnelles.
Certains interprètes de l’écrit indépendants exercent parfois un deuxième métier dans l’accessibilité audiovisuelle : sous-titrage TV, traduction, audiodescription ou voice-over.
Le voice-over permet d’ajouter un commentaire ou une traduction simultanée d’une personne dans un film ou un documentaire par exemple. À ne pas confondre avec la voix-off qui concerne les voix ajoutées hors-champ, ne correspondant pas aux personnes (ou personnages) qui apparaissent à l’écran.
Les interprètes de l’écrit doivent respecter un code déontologique comme tout professionnel de l’accessibilité :
• la confidentialité (secret professionnel),
• la fidélité (retranscrire fidèlement les propos de l’orateur)
• et la neutralité (ne pas intervenir ou donner son opinion personnelle dans la transcription).
Les interprètes de l’écrit peuvent intervenir uniquement pour indiquer les raisons qui compromettent ou interrompent momentanément le sous-titrage : [Propos hors micro], [Prises de parole simultanées], [Bruits parasites], etc.